Notre expert Antoine Barthélémy, Ingénieur textile expérimenté, impliqué dans la protection de notre planète, partage ses connaissances et vous propose aujourd’hui d’apprendre à lire une étiquette de vêtement à travers deux articles :


Comment comprendre une étiquette de composition ?

Et oui, il est facile de se dire que c’est tout simple, qu’il suffit de savoir lire. Et bien non, il faut d’abord avoir une bonne vue, ou une loupe, et surtout savoir déchiffrer quelques hiéroglyphes !

En fait tout commence avant même l’acte d’achat, que ce soit à l’occasion d’un coup de cœur ou d’un pic de fièvre acheteuse. Effectivement il est vivement conseillé d’avoir ce réflexe, qui consiste à bien détailler l’étiquette qui doit obligatoirement être solidaire du vêtement. Petite remarque au passage, plus cette étiquette est lisible et complète, plus cela signifie que le fabricant a une certaine considération et même du respect pour son client, bien que cela soit obligatoire en partie, au moins dans l’Union Européenne et dans l’ensemble des pays dits « développés ».
Du point de vue du législateur, les informations données au consommateur par le biais de ces étiquettes sont de deux types :

  1. L’étiquette de Composition textile

Celle-ci est absolument obligatoire et va vous renseigner sur la composition du vêtement au niveau de ses fibres et donc des matières le constituant. Cette composition doit être exprimée en pourcentage (%) de chaque matière, c’est-à-dire à son poids relatif par rapport à l’ensemble du vêtement. Comme il s’agit de pourcentages, leur somme doit toujours être égale à 100% s’il y a plusieurs matières différentes.
Pour le cas le plus simple et souvent le plus courant, vous aurez par exemple simplement la mention : 100% coton.
Pour une composition plus complexe vous pourrez avoir, par exemple :

50% polyester
25% laine
20% polyamide
5% élasthanne

Si le vêtement a une construction complexe en plusieurs parties, faisant appel à des compositions de fibres différentes, la composition de chaque partie doit être donnée en pourcentage, comme pour un élément unique. Par exemple pour une veste doublée, vous trouverez d’une part la composition du tissu principal extérieur, mais aussi la composition du tissu secondaire intérieur qu’est la doublure (lining en anglais).

Dans le domaine du sport par exemple, pour les tissus techniques laminés ou enduits, la composition va donner les pourcentages en poids relatifs des tissus intérieurs et extérieurs, mais aussi de la membrane (PTFE par exemple) ou de l’enduction (PU par exemple).

Comme très généralement les vêtements s’inscrivent dans un processus de fabrication et de vente international, toutes les informations sont en général écrites en plusieurs langues ; parfois une bonne quinzaine pour les grandes enseignes de la distribution.

D’où le 1000 feuilles des étiquettes, toujours disgracieux, que vous coupez souvent bien trop vite, sans discernement : ERREUR !

Donc un bon double conseil à propos de ces étiquettes de composition :

1) Prenez le temps de les lire pour savoir ce que vous achetez, en pleine connaissance de cause mais aussi en pleine « conscience écologique », en liaison avec le prix, la provenance, la qualité attendue, la durabilité, le recyclage, etc…

Par exemple si vous achetez les yeux fermés un vêtement très léger en viscose pour l’été, ne soyez pas surpris qu’il ne dure pas plus que l’été !
D’ailleurs à ce sujet quel consommateur se soucie, lors de l’achat, de ce qu’il adviendra de son vêtement en fin de vie ? Sous la pression de la mode, des prix bas, de l’insouciante consommation dans les pays développés, nous avons contribué au développement de la « fast fashion » depuis une bonne quinzaine d’années. Cela fait que les magasins, nos placards et nos décharges débordent de vêtements encore en très bon état, dont plus grand monde ne veut, tant il y en a. Sans compter les stocks d’invendus parfaitement neufs, régulièrement et discrètement détruits en toute impunité : une aberration écologique et une insulte à ceux qui les ont fabriqués et dans quelles conditions !? (cf. le Rana Plaza au Benglasdesh en 2013 : 1135 morts).

2) Une fois le vêtement acheté et rentré chez vous, ne vous précipitez pas pour couper immédiatement l’intégralité des étiquettes. Attendez d’avoir au moins porté le vêtement une première fois, pour vous assurer qu’il vous convient bien et qu’il ne possède pas le moindre défaut.

En cas de problème et donc de retour, mieux vaut ne pas rendre un vêtement dépourvu de ses étiquettes et donc dégradé par vos soins. Par précaution, il est même sage de conserver l’ensemble des étiquettes jusqu’au premier lavage, au cas où justement un problème surviendrait lors de l’entretien.

Enfin lorsque vous déciderez de vous débarrasser des étiquettes, essayez de conserver pour vous au minimum la composition et les instructions de lavage, forts utiles le moment venu.

Dernière précision, avec la composition du vêtement il est généralement indiqué sa provenance, donc son lieu de production, avec la fameuse mention « Made in… ». Mention pas forcément obligatoire suivant les pays de vente, mais hautement importante pour votre éthique de consommateur

Dans la partie 2, Antoine nous apprendra à décrypter les étiquettes d’entretien.

Sources : DGCCRF  ; COFREET

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