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C’est dans le showroom flambant neuf (et magnifique) de PICTURE que nous sommes allés rencontrer Julien Durant, l’un des fondateurs de la marque éco-responsable.

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J’ai rencontré Julien au cours d’une conférence sur l’éco-responsabilité lors d’une rencontre entre entreprises de sport organisée par OSV (Outdoor Sports Valley). Son intervention était hyper intéressante et le courant est tout de suite passé !

MADE NATURE a voulu approfondir sur les sujets développement durable que Julien connaît sur le bout des doigts afin de mieux comprendre l’impact de la consommation d’articles de sports sur l’environnement et la santé, et identifier quelles sont les alternatives possibles.

 

Penses-tu qu’il  important pour les sportifs d’acheter du matériel de sport écoresponsable ?

JD : La pratique du sport a déjà à la base un impact sur l’environnement, et je pense qu’il faut réduire cet impact au minimum. Tous les sportifs ont la possibilité de changer les choses en consommant durablement. Et les entreprises ont aussi le devoir de sortir d’une logique de pure profit !

Comment peut-on faire ? Tout d’abord au niveau des fabricants, en essayant de fabriquer des articles de sport « éco-responsables » à des prix abordables. Et ensuite, au niveau du consommateur, en n’achetant pas des produits trop « cheap » qui ont été forcément fabriqués sans respecter la nature et l’humain (càd les conditions de travail).

En résumé, en tant que pratiquant de sport, j’ai un impact sur l’environnement par mon achat et si je veux respecter une certaine éthique, je dois me détacher de la simple considération du prix et ne pas vouloir acheter le produit le moins cher possible.

Mais attention, ce sont les CSP les plus aisés qui consomment le plus et donc qui ont le plus gros impact sur l’environnement ! Dans la pyramide de Maslow, les loisirs viennent une fois qu’on a comblé les besoins principaux. Donc les personnes qui ont un budget réduit consomment beaucoup moins et leur impact est par conséquent limité.

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Une autre façon de se mobiliser, c’est créant un esprit communautaire. Certaines personnes sont fières de porter des produits PICTURE ou PATAGONIA car ils se sentent appartenir à un groupe qui respecte l’environnement, et c’est cela que nous recherchons.

Existe-t-il un impact néfaste de certains matériaux ou substances sur notre santé ?

JD : Dans ce domaine il y a beaucoup de choses à dire… Les produits de sport peuvent contenir beaucoup de substances toxiques pour le pratiquant :

• Lorsque les produits sont fabriqués en Asie par exemple, les containers subissent un traitement anti-humidité. Ce traitement contient des produits toxiques.

• Le chrome 6 utilisé pour le traitement du cuir des chaussures a un impact sur les travailleurs mais aussi sur les personnes qui les portent : les particules fines peuvent entrer dans la peau.

• Les traitements déperlants des vêtements de sport (mais aussi des sacs de couchage, sacs…) contiennent pour la plupart des PFC, des substances très cancérigènes. Ce sont des chaînes de carbone qui se déposent dans l’environnement quand tu marches : les PFC pénètrent dans le sol, dans l’eau des nappes phréatiques et viennent contaminer les animaux qu’on mange. Le lac Blanc par exemple est hyper pollué. Greenpeace est à l’initiative des communications sur ce sujet.

Chez PICTURE, nous avons été pionniers dans l’univers du sport car notre gamme est depuis 2016 100% PFC FREE. Cette démarche triple le coût de l’imperméabilisation, mais nous ne l’avons pas répercuté sur le prix de vente. Cela diminue notre marge de 200 000 € en moyenne par an, mais nous pensons que c’est crucial de ne pas utiliser les PFC.

Nous avons travaillé avec VAUDE et CHEMOURS pour élaborer le Teflon ECOLITE, une formule brevetée qui est utilisée pour imperméabiliser les articles de sport PICTURE.
Il est important d’ailleurs de réimperméabiliser ces vêtements avec des produits PFC FREE.

• Au niveau des teintures, certains pigments sont chimiques. Ils doivent être fixés et les vêtements lavés avant d’être commercialisés, sinon ces pigments entrent dans le corps au contact avec la peau quand les utilisateurs utilisent ces produits. Or ce lavage n’a pas toujours lieu. C’est pourquoi je conseille aux consommateurs de laver leurs vêtements 2 fois avant de les utiliser.
Chez PICTURE nous utilisons uniquement des teintures végétales. Les labels GOTS et OCS interdisent d’ailleurs les pigments chimiques.

• Enfin, le chlore utilisé pour blanchir les textiles est nocif pour les travailleurs. Quand vous achetez un t-shirt en coton bio par exemple, le chlore n’est pas utilisé pour blanchir donc le t-shirt n’est pas tout à fait blanc. S ‘il est d’un blanc « éclatant » c’est forcément que le chlore a été utilisé.

Que conseillez-vous aux consommateurs de prendre en compte dans leurs achats éco-responsables lors de l’achat d’un équipement de sport ?

JD : Je leur conseille de regarder d’abord les labels qui facilitent la lisibilité des critères environnementaux. Quelques exemples :
• Pour des produits en coton, les labels GOTS et OCS sont très fiables.
• S’ils achètent un produit en matières recyclées, l’impact carbone sera réduit
• Privilégier les traitements PFC Free
• Le label BLUESIGN garantit la non-toxicité des produits chimiques utilisés dans les teintures
Il existe une quantité de normes, comme la norme REACH, qui, si elles sont appliquées assurent le respect de certaines règles.an

Quelles sont les prochaines innovations que PICTURE va proposer ?

JD : Pour commencer, nous travaillons sur la relocalisation de la production de matières premières en Europe. En septembre 2017 par exemple, PICTURE a lancé des vêtements de ski tricotés, ce qui permet de relocaliser la fabrication de ces vêtements en Allemagne au lieu de Taïwan. Nous espérons que cette initiative aura un impact sociétal, en plus de l’impact environnemental.

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Nous innovons aussi dans l’outerwear, avec une membrane 100% PES, qui fait que le produit sera recyclable à 100% si vous le mettez dans un container.recyclable

Une cellule a été créée avec des partenaires pour travailler sur des fibres biodégradables et recyclables, qui se dégradent une fois enfouies.

En début d’année, nous avons validé le passage de tous les polybags utilisés pour protéger les vêtements lors de leur transport en magasin en polybag biodégradable !

Ce polybag plastique, indispensable pour le transport, sera biodégradable en 1 an une fois placé dans un container avec les déchets verts ; cela aura un gros impact !

 

Êtes-vous impliqués dans des causes ou évènements qui visent à protéger l’environnement ?

JD : certains produits ont été cobrandés avec WWF dans notre collection de mai. Une partie de leur chiffre d’affaires sera reversé à WWF et consacrée à deux causes :
– Les études sur le réchauffement climatique au pôle Nord, notamment en observant la migration des ours polaires. Son objectif est d’obtenir des statistiques qui vérifier l’impact de l’industrie sur le réchauffement climatique de notre planète.
– La protection du gypaète Barbu dans les Alpes qui est une cause locale.

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Un grand merci Julien pour ces informations très précieuses qui nous aident à comprendre les enjeux liés au sport et au développement durable !

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